11-12.2007 | Lausanne (CH)
Pour fêter respectivement les 15 ans et les 10 ans des célèbres cafés-restaurants lausannois du Bleu Lézard et du Java, une série de 50 performances insolites visant à surprendre la clientèle a été mise sur pied sur deux semaines. À la demande des propriétaires des deux établissements (Carte Blanche S.A.), plusieurs interventions, installations, performances, saynètes et infiltrations ont été imaginées et organisées par Jean-Christophe de Vries et Guillaume Guilherme, avec le concours de 64 performers bénévoles. Toute l’idée est de mettre les clients – spectateurs à leur insu – dans le doute le plus complet. Blague ou situation réelle, hallucination ou malchance, sans savoir s’il faut rire ou intervenir, rire ou partir en courant, rire ou y croire. En parallèle, les deux établissements ont été entièrement décorés et des concerts exceptionnels ont agrémenté le programme. Le même projet a été réitéré en 2012. (Voir page dédiée)
Quelques exemples :
Resto d’altitude
Service de midi. Progressivement, la musique change pour de la musique tyrolienne. Des clients en combinaison de ski arrivent petit-à-petit, chaussures de ski et cul mouillé, neige sur les gants. Ils posent leurs skis et snowboards devant le restaurant. Ils prennent place, les gants des enfants tombent, ça fait du bruit. Ils se rendent au bar où ils prennent un plateau et se font servir un plat de frites – saucisse de veau.
Béni sois-tu
Repas de midi. Un ecclésiastique était discrètement à une table avant le service. Un serveur-complice fait une annonce générale : « Nous avons la chance d’avoir aujourd’hui le cardinal Schmidt qui va nous dire le bénédicité ». Prière du cardinal pour tout le restaurant. 4 clients-complices à des tables différentes se lève, les mains jointes. Les clients circonspects se lèvent, gênés.
Business lunch
La pression monte chez le personnel de service. Soudain un homme d’affaire et sa secrétaire pénètrent en furie dans le restaurant en parlant de la bourse, reçoivent une salade verte aux pieds des escaliers qu’ils dévorent en montant, commencent à manger à peine assis, les cafés arrivent déjà alors la secrétaire prend des notes, ils dévalent les escaliers en gobant une tranche de tarte tout en parlant au téléphone avec un associé américain, et la porte claque déjà : le tout s’est passé en moins de 3 minutes. Money is monney.
La fontaine de la Palud
À l’heure du brunch dominical, à 12h00 pile, la bande son originale de l’horloge de la fontaine de la Palud à Lausanne retentit dans tout le restaurant. « Il a sonné l’heure… Il en a sonné des heures… Depuis que, du haut de mon clocher… ». Le guet de Lausanne raconte l’histoire de la ville. Entrent de toutes les portes du restaurant le Major Davel et ses soldats, puis les autorités vaudoises qui se réunissent pour la première fois, finalement les paysannes qui dansent les heures de joie. (Voir la vidéo de l’horloge de la Palud).
Fin de bail
Samedi matin. Deux ouvriers commencent à repeindre les vitrines du restaurant en blanc avec de larges rouleaux. Une fois toutes les vitres recouvertes, des affiches « Fin de bail » sont collées sur les vitrines. Les clients à l’intérieur boivent leur café. Tous les passants s’arrêtent, posent des questions, essaient d’entrer (tout est ouvert et normal à l’intérieur). Quelques journalistes accourent. Des voisins sortent sur leurs balcons. Le téléphone sonne pour racheter les meubles. Deux heures plus tard, tout est enlevé et la vie reprend son cours.